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"Carles Puigdemont, victime du zèle allemand ?"

A la une de la presse, mardi 27 mars, la décision de plusieurs pays de l’OTAN d’expulser plusieurs dizaines de diplomates russes. Les réactions allemandes à l’arrestation du leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont. Le débat, en France, sur la surveillance des fichés S. Et le cobalt «éthique» en RDC.

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A la une de la presse, ce matin, la décision de plusieurs pays de l'OTAN, dont les États-Unis et quatorze membres de l'Union européenne d'expulser des dizaines de diplomates russes de leur pays.

Cette décision commune est la réponse des Occidentaux à l'empoisonnement, au Royaume-Uni, de l’ex-espion russe Sergueï Skripal, une tentative d’assassinat attribuée à la Russie, et présenté par le Quai d’Orsay comme « une menace grave à (la) sécurité collective et au droit international». «Les Occidentaux tournent le dos à la Russie», annonce l’édition britannique du journal gratuit Métro, en évoquant «l’expulsion diplomatique la plus massive» de l’histoire. D’après The Guardian, les alliés du Royaume-Uni auraient finalement décidé de «serrer la vis» à Moscou, en signe de solidarité envers Londres, ce dont s’est félicitée la Première ministre britannique. «Si le but du Kremlin était de diviser les Occidentaux, alors il s’est exposé à ce retour de bâton», a réagi Theresa May.

Moscou promet, à son tour, des représailles. «La Russie prévient l’Occident: nous répliquerons», titre le quotidien britannique The I, qui voit dans les expulsions massives décidées par les alliés comme la manifestation d’un «nouveau bas» dans les relations avec Moscou - ce qu’en termes diplomatiques on appelle «la politique de la valise», rappelle le journal français L’Opinion, qui livre l’analyse de l’ancien diplomate soviétique Vladimir Fedorovski. Selon lui, «ce type d’action (serait) inefficace» et constituerait même «un pas de plus dans l’escalade, car Moscou va y répondre et, à ce rythme-là, on ira un jour jusqu’à la fermeture des ambassades et il n’y aura plus aucun contact entre les deux parties».

En Allemagne, c’est l’arrestation, dimanche, dans le nord du pays, de Carles Puigdemont, qui suscite la polémique. Sous le coup d’un mandat d’arrêt européen qui avait été renouvelé vendredi dernier, le dirigeant indépendantiste catalan circulait néanmoins librement au sein de l’UE depuis des semaines - ce que relève avec ironie le dessinateur allemand Hubbe, qui a posté sur Twitter un dessin qui montre Carles Puigdemont arrêté, menotté, dans la région du Schleswig-Holstein, dans le nord de l’Allemagne: «l’Europe tout entière ignore le mandat d’arrêt lancé contre lui. Toute l’Europe? Non! Une toute petite région allemande se distingue par son obéissance». Le zèle allemand de la loi que tourne aussi en dérision Chapatte, pour le journal suisse Le Temps. «Voyons si la requête de Madrid est compatible avec le droit allemand», annonce un juge à Carles Pugdemont, qu’on retrouve toujours menotté, et encadré par deux policiers. Le magistrat a sous les yeux le mandat d’arrêt rédigé en ces termes par les autorités espagnoles «mort au renégat… salopard… crétin».

En France, la prise d’otage de Trèbes, dans le sud de la France, vendredi dernier, relance le débat sur la surveillance des individus fichés S. Le preneur d’otages tué par les forces d’intervention faisait partir de ces citoyens surveillés en raison de leur radicalisation. D’où cette question: pourquoi n’a-t-il pas été neutralisé avant de passer à l’acte? Le Parisien présente le suivi de ces individus comme un «casse-tête» pour les autorités, confrontées à la difficulté d’évaluer leur dangerosité et d’anticiper leur comportement. «De qui se fiche la droite ?», demande Libération, qui estime qu’il n’existe pas de «réponse simple » aux questions posées par la surveillance des fichés S – contrairement à ce que prétend une partie de l’opposition de droite, et notamment le patron des Républicains Laurent Wauquiez, qui demande notamment leur internement. Libé l’accuse de verser de nouveau dans la surenchère sécuritaire», «quitte à tomber dans le simplisme».

Pour terminer, je vous propose de jeter un cil au site de France 24, qui fait état d’un programme-pilote actuellement expérimenté en République démocratique du Congo. Un projet de traçage électronique du cobalt, un minerai qui entre dans la fabrication, notamment, des composants des smartphones et des tablettes. Pour limiter les abus courants dans l’exploitation du cobalt, comme par exemple le travail des enfants, des ONG proposent de taguer électroniquement le cobalt qui est extrait des mines. Un cobalt «éthique».

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