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République tchèque : le responsable kurde de Syrie Saleh Muslim remis en liberté

Le tribunal municipal de Prague a remis en liberté mardi le responsable kurde de Syrie Saleh Muslim, refusant de le maintenir en détention après son interpellation, samedi, en vertu d'une demande d'Interpol émise par la Turquie.

Le tribunal municipal de Prague a remis en liberté mardi 27 février Saleh Muslim, responsable kurde de Syrie, refusant de le maintenir en détention, a annoncé à la presse son avocat, Miroslav Krutina. Il avait été arrêté samedi dans la capitale tchèque, en vertu d'une demande d'Interpol émise par la Turquie le qualifiant de "chef d'un groupe terroriste".

Selon son avocat, Saleh Muslim, coprésident jusqu'à l'an dernier du Parti de l'union démocratique (PYD), a promis de collaborer à toutes les démarches liées à la procédure d'extradition, demandée par la Turquie. Le juge, Jaroslav Pytloun, s'est refusé à commenter sa décision, vivement acclamée par plusieurs dizaines de Kurdes venus manifester leur solidarité à Saleh Muslim, devant le bâtiment du tribunal municipal, dans le centre de Prague.

"Soutien au terrorisme"

La Turquie a dénoncé la décision de la justice tchèque, y voyant un "soutien très clair au terrorisme", selon les termes du porte-parole du gouvernement turc, Bakir Bozdag, qui a également déclaré que la remise en liberté de Saleh Muslim aurait "un impact négatif sur les relations entre la Turquie et la République tchèque".

Ankara avait "commencé les démarches en vue de l'extradition vers la Turquie" de Saleh Muslim, qui encourt 30 peines de prison à perpétuité s'il y est jugé, selon le ministère turc de la Justice. Il fait l'objet depuis novembre 2016 d'un mandat d'arrêt émis par les autorités turques, en lien avec un attentat commis à Ankara en février 2016 (29 morts), dans lequel il a nié toute implication.

Le PYD est considéré par Ankara comme une extension du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une guérilla en Turquie depuis trois décennies. Ce mouvement politique kurde syrien est aussi le bras politique des Unités de protection du peuple (YPG), la principale milice kurde de Syrie, contre laquelle la Turquie a déclenché en janvier une offensive militaire dans l'enclave d'Afrin (nord-ouest de la Syrie).

Le ministre tchèque des Affaires étrangères Martin Stropnicky a nié lundi tout lien entre l'arrestation de Saleh Muslim et l'emprisonnement en Turquie de deux ressortissants tchèques accusés d'avoir combattu en Syrie aux côtés des YPG. Miroslav Farkas et Marketa Vselichova avaient été condamnés l'an dernier à six ans et trois mois de prison. Certains médias avaient émis l'hypothèse qu'ils pourraient être libérés en échange de l'extradition de Saleh Muslim.

Avec AFP